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La
chasse au loup en Bretagne au XIXème siècle Serge Duigou, Historien |
Le loup a toujours été la hantise des ruraux. Espèce nuisible contre laquelle la seule solution était l’éradication. L’image
du loup En Bretagne, où le culte des saints protecteurs est traditionnel, on compte plusieurs saints dompteurs de loups. La légende est chaque fois à peu près la même : le loup ayant mangé l’animal domestique du saint, celui-ci dompte le loup et l’oblige à remplacer l’animal mangé. Les saints Hervé, Ronan, Thégonnec, Envel, Malo, Brieuc, sont représentés dans de nombreuses chapelles, en particulier dans les régions où le loup abondait (Montagnes Noires, bois et surtout landes). Le loup fait l’objet de nombreuses histoires ou légendes à raconter à la veillée. Ainsi celle des deux sonneurs tombés dans un piège où le loup avait lui-même été pris, et qui eurent la vie sauve en jouant du biniou toute la nuit. Ou l’histoire vraie d’un docteur appelé en urgence auprès d’une femme dans la forêt du Huelgoat, et accompagné tout le trajet par une meute dont il se défend en brûlant des allumettes, puis à coups de fouet de chasse. La
chasse La
chasse était un sport, un loisir onéreux : elle durait quinze
jours, avec chevaux, chiens, piqueurs, et en plus le prix de
l’auberge. Pas étonnant qu’elle ait été réservée aux nobles
et aux grands bourgeois. Les
chiens étaient surtout des setters et des épagneuls du Sussex. Le
loup, en se défendant jusqu’au bout, occasionnait de lourdes
pertes parmi les chiens. Dans son livre le pasteur Davies présente la réalité humaine et sociale en Bretagne, avec un regard bienveillant sur la misère en Bretagne intérieure. Figures marquantes : Le personnage de « Shafto », « le meilleur chasseur de loups de Bretagne ». De son nom habituel Douglas, il était le fils d’une famille écossaise très riche, les White (Douglas est le nom de sa mère). Accueilli en Bretagne comme membre de la gentry, il a vécu entretenu par les subsides de son père avec lequel il était pourtant fâché. Il passait son temps à la chasse et à la pêche : chasse au loup en Bretagne, pêche au saumon en Norvège, parcs à huîtres en Irlande. Installé d’abord à Belle-Ile-en-Terre, où il connaît quelques liaisons fugitives, il loue le manoir du Plessis à Laz, puis se construit une résidence de chasse pour les loups. A 56 ans il s’amourache de sa servante de 16 ans. Selon la coutume on marie la fille, ce qui ne les empêche pas de disparaître tous deux à la cloche de bois. Olivier de Kermel, châtelain et maire de Leuhan, louvetier pour l’arrondissement de Châteaulin. Célibataire, il vit dans une propriété isolée avec sa mère et son jeune frère. Arrive une jeune servante, Marie Le Cléac’h, dont les deux frères tombent amoureux. Persuadé que la jeune fille accorde ses préférences au plus jeune, l’aîné jaloux tue son frère d’un coup de pistolet au retour de la messe en 1872. Drame de l’ennui et de l’isolement. La fin du loup En
1863 on constate que « les loups sont devenus bien rares ». A la fin du XIXème siècle la chasse a gagné en professionnalisme et efficacité. Les primes importantes stimulent les chasseurs. D’autre part on met les landes en culture, diminuant ainsi le territoire des loups. Et surtout on introduit l’usage du poison (la strychnine). Officiellement le dernier loup est tué en Bretagne en 1895. Mais vraisemblablement il en restait quelques-uns jusqu’en 1914 dans les landes de Lanvaux et la forêt de Loudéac. Le loup disparu, la peur du loup se maintient (tradition et veillées). Ce qu’on apprend de cette étude : -
La peur du loup, générale jusqu’au début du XXème siècle. Il y
en avait partout, jusque sur les côtes. http://www.jukebox.fr/theodore-botrel/clip,la-chasse-aux-loups,k0kxf.html (Cliquez sur lien et ensuite sur l'image, vous aurez la chanson " La chasse au loup" de Théodore Botrel et les paroles...) ![]() ![]() | ![]() Saint Envel
![]() Saint Thégonec
![]() Saint Hervé (à g)
![]() Ecu De Baude,
Baron de Pont l'Abbé ![]() Hutte de sabotiers
![]() Landes de Lanvaux
![]() Dernier loup du Menez-Hom capturé vivant en 1903
![]() Manoir du Plessis - Laz
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